2020 est une année dont on se souviendra probablement dans le secteur immobilier. Entre les recommandations du HCSF qui ont resserré les conditions d’octroi de crédit immobilier et la crise sanitaire, on peut dire que le marché de l’immobilier a prouvé sa résilience. Retour sur une année hors norme.
Le grand calme au premier trimestre
Rappelons qu’en 2019, les taux de crédit immobilier ont atteint des niveaux planchers (environ 1,15% sur 20 ans et le meilleur taux atteint même 0,75% pour les meilleurs profils). Des conditions idéales qui ont entrainé l’augmentation de la production de crédits immobiliers et ont permis d’atteindre la barre du million de transactions immobilières enregistrées. Cette situation a poussé l’autorité régulatrice à resserrer les conditions d’accès au financement pour garantir la stabilité économique du pays et éloigner les ménages français du risque du surendettement. Alors oui, les professionnels de l’immobilier s’attendaient à ce que 2020 marque une rupture avec l’année précédente étant donné le resserrement des conditions d’octroi, mais nul n’aurait pu prédire la crise sanitaire et économique qui se profilait.
Confinement numéro 1 : le choc
Les taux de crédit immobilier en début d’année 2020 ne connaissent pas de grande évolution. Mais c’était sans compter sur l’apparition de la Covid-19 qui a obligé le gouvernement à mettre en place le confinement total de la population. Tous les secteurs sont impactés. Pour parvenir à maintenir leur activité, les établissements bancaires ont mis en place des solutions digitales pour continuer à traiter en priorité les demandes en cours. De plus en plus d’agences immobilières ont opté pour les visites virtuelles et les notaires pour la signature électronique, entre autres.
Les taux de crédit immobilier, eux, ont commencé leur ascension à partir du mois d’avril. Le taux moyen sur 20 ans passe de 1,15% en janvier 2020 à 1,30% en mai pour se stabiliser tout l’été. Les banques ont dû réajuster leurs taux redoutant une crise économique qui affaiblirait la solvabilité des emprunteurs. Cependant, malgré la hausse des valeurs, les taux d’emprunt restent toujours aussi bas. Prenons l’exemple d’un prêt immobilier de 300 000€ sur 20 ans :
- Si vous aviez souscrit ce crédit immobilier en janvier 2020 au taux moyen de 1,15%, la mensualité s’élèverait à 1 420€ et le coût total du crédit à 40 850€ (hors assurance) ;
- Si ce même crédit avait été souscrit en mai 2020 au taux moyen de 1,30%, la mensualité s’élèverait à 1 400€ et le coût total du crédit à 35 965€ (hors assurance).
Soit une différence de 20€ seulement sur votre mensualité et de 4 885€ sur le coût total de votre crédit.
Eté 2020 : un retour au calme
Grande stabilité des taux durant tout l’été 2020. Les barèmes de nos partenaires montrent en effet que les taux stagnent en majorité. Les banques observent le marché avec attention en prenant compte d’un éventuel reconfinement. Toutefois, en pratique les établissements continuent de proposer des taux historiquement bas pour capter de nouveaux clients et atteindre leurs objectifs commerciaux. Les profils aux dossiers solides, disposant d’un apport suffisant (10% au minimum pour financer les frais de notaire et de garantie) pouvaient continuer de bénéficier des taux bas de crédit immobilier.
Confinement numéro 2 : la surprise
Contrairement au premier confinement, le second était moins strict. Une des raisons pour laquelle les taux de crédit immobilier ont cette fois-ci pris le chemin inverse que lors de la première vague ! En effet, les taux de crédit immobilier ont amorcé une chute graduelle dès la rentrée 2020. Les baisses ont commencé à se refléter sur notre baromètre à partir de novembre 2020. Hormis la baisse des taux de crédit immobilier, d’autres bonnes nouvelles viennent clôturer cette année :
- Les conditions d’octroi de crédit immobilier sont assouplies ;
- Le PTZ est prolongé jusqu’en 2022 ;
Le Pinel ainsi que le Denormandie sont également prolongés mais jusqu’en 2024. Attention toutefois, les avantages fiscaux seront progressivement rabotés.