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L’immobilier de luxe n’est pas à l’abri des conséquences de la pandémie de coronavirus. Mais sa valeur refuge le protège davantage que les biens standards, plus exposés aux baisses de prix d’après-crise.
La fin d’une folle dynamique
Si l’ensemble du marché immobilier était porté par une forte dynamique avant que le Covid-19 ne vienne renverser la vapeur, le segment du haut de gamme était pris d’une frénésie encore plus prononcée que la moyenne, avec plus d’un million de transactions en 2017. « 2020 était en train de devenir la plus grande année record depuis plus de 20 ans » a même confié Alexander Kraft, le PDG de Sotheby’s International Realty France-Monaco, à MySweet’Immo. Pour le record, il faudra en effet attendre : le confinement a stoppé net les projets des acquéreurs, malgré les dispositifs plus élaborés des spécialistes du segment permettant par exemple des visites virtuelles. Il y aura bien sûr un rattrapage après le déconfinement, mais pas de nature à effacer les effets négatifs de cette crise sanitaire.
Vers une stagnation des prix
Ce réseau spécialisé dans l’immobilier de prestige avait enregistré une hausse de 9% du montant moyen des biens vendus en 2019 pour atteindre 1,72 million d’euros. On est loin en effet des 251 000€ dépensés en moyenne par les Français l’an dernier pour l’acquisition d’un logement ancien d’après le baromètre LPI-SeLoger, mais ce montant à sept chiffres est appelé à se rétracter d’après Alexander Kraft. « Nous pensons que les prix vont stagner voire baisser » estime-t-il, anticipant une exigence croissante des acquéreurs en raison du nouveau contexte. Les pertes de revenus n’épargnent personne en effet avec la crise économique qui se précise, et même les acquéreurs dotés de moyens confortables devront faire face à des arbitrages.
La pierre de luxe a de sérieux atouts anti-crise
Néanmoins, plusieurs phénomènes plaident pour un impact dans l’univers de l’immobilier de prestige. Le profil de sa clientèle déjà, dont les solides garanties en termes de solvabilité sont de nature à s’attirer les bonnes grâces des établissements prêteurs dans un contexte où les demandes de financement vont se réduire. La hausse des taux du crédit immobilier devrait donc épargner ce profil d’acquéreurs. Par ailleurs, les soubresauts de la Bourse auront sans doute laissé des traces dans le patrimoine des ménages les plus aisés, et contribué à renforcer l’image de valeur refuge de la pierre. Et le confinement a renforcé la conviction dans les familles de l’importance du confort et de la fonctionnalité de sa résidence principale, ce qui peut être source de projets de déménagement et donc d’activité pour le marché de l’immobilier de luxe.