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L’investissement dans l’immobilier locatif n’est pas uniforme : les SCPI notamment ont gagné du terrain en affichant un rendement moyen de 4,51% en 2019. Leur récolte au 1er trimestre 2020 ? Près de 2,5 milliards d’euros ! Néanmoins, la crise sanitaire menace-t-elle la pierre papier ?
La pierre papier impactée par le Covid-19
Si les investisseurs injectent massivement dans les SCPI, c’est parce que les performances de leur rendement sont élevées et stables. Selon l’Institut de l’épargne immobilière, elles rapportent en moyenne 8,1% sur 15 ans. Les investissements immobiliers locatifs les plus prisés sont les bureaux (60% de la collecte de fonds), les commerces, les EHPAD et les hôtels.
Néanmoins, l’arrivée du Covid-19 et le confinement ont changé la donne, avec une perte d’activité de 120 milliards d’euros pour l’économie française selon l’OFCE. Certaines entreprises ont donc demandé le report, la suspension ou même l’annulation de leur loyer. Selon les experts, cela aura une incidence sur le rendement prévu des SCPI en 2020 avec une estimation inférieure à 4%, voire même 3,5% dans le pire des scénarios de reprise économique. Comparé à la rémunération versée aux souscripteurs, cela représenterait un manque à gagner de 9%.
Des dividendes préservés ?
Les loyers impayés devront être supportés par les SCPI. Est-ce à dire qu’elles verseront moins de dividendes à leurs souscripteurs ? Pas tout de suite. Les SCPI abondent en réalité un fonds appelé « Report à nouveau » constitué spécialement pour faire face à de telles situations. Si la totalité des loyers n’était pas versée pendant 75 jours, la SCPI pourrait tout de même distribuer des dividendes. Ce qui signifie que la baisse des encaissements de loyers ne signifie pas de facto une baisse de rentabilité.
Autre conséquence : les investisseurs ont reporté voire annulé leurs achats de parts sociales pour se tourner vers les livrets d’épargne pourtant peu rémunérateurs, ce qui entraîne le report de l’augmentation du prix des parts.
Certaines SCPI moins impactées que d’autres
La baisse des SCPI de bureaux est limitée, le télétravail a joué pleinement son rôle. En revanche les SCPI de commerces subissent une baisse de 17%, les plus impactées étant les SCPI spécialisées dans l’hôtellerie avec 40% de baisse. Les SCPI du secteur de la santé, de la logistique et résidentielles sont également moins touchées. Néanmoins, ce sont les SCPI en nue-propriété qui résistent le mieux. Ce type d’investissement à long terme ne génère aucun dividende, c’est l’usufruitier, en général un bailleur social, qui encaisse les loyers, c’est donc lui qui subit l’impact. En contrepartie, l’achat des parts sociales en nue-propriété est décoté de 30%. Au bout de 10 ans, le nu-propriétaire récupère son bien pour le vendre ou le louer à son tour.