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Les temps sont durs pour le marché de l’immobilier neuf qui signe en 2022 sa pire année. Entre baisse de la demande et ralentissement de la production, le secteur fait face à une crise sans précédent et peine à redécoller.
Une chute des ventes de logements neufs de 40 %
Selon l’Observatoire de la Fédération des Promoteurs immobiliers (FPI), les ventes de logements neufs se sont écroulées de 40 % au quatrième trimestre 2022. Du jamais vu sur le secteur du neuf qui signe sa pire année. Une chute violente qui n’avait jamais été observée auparavant, même après la crise financière de 2008. Ainsi, les ventes sont passées de 161 736 en 2021 à 121 875 en 2022, selon les chiffres officiels de la FPI. Du côté des constructions, la chute est aussi brutale. En 2022, on compte 98 081 logements sortis de terre contre 106 116 en 2021, soit une baisse de -7,6 %. Et les professionnels du secteur ne sont pas vraiment optimistes face aux perspectives du secteur.
Désistement et réticence à l’achat
Le taux d’annulation des ventes sur les contrats de réservations est en forte progression. Alors qu’il est généralement de l’ordre de 13 %, le taux d’annulation s’envole à 50 % depuis le 1er décembre 2022, indiquent les chiffres de la FPI. Un score particulièrement élevé qui témoigne de la réticence des Français à l’idée d’acquérir un bien immobilier neuf. En cause ? Plusieurs éléments expliquent ce frein à l’achat dans le neuf. Tout d’abord, il y a bien entendu la pression inflationniste qui pèse sur le pouvoir d’achat des Français. À cela s’ajoutent la crise énergétique et la flambée des coûts des matériaux qui contraint les candidats à l’achat à revoir leur projet immobilier. « Les ménages préfèrent garder leur épargne pour autre chose que des projets immobiliers », confie Norbert Fanchon, président du groupe de promoteurs Gambetta.
Pénurie de construction
Cette méfiance des ménages français est accentuée par l’augmentation des taux d’intérêt et les difficultés d’emprunt. Comme l’explique Éric Allouche, directeur exécutif chez Era Immobilier, les banques ont été contraintes de refuser des prêts en 2022, craignant l’insolvabilité de certains de leurs clients. Ainsi les Français sont, volontairement ou non, poussés à l’épargne. Selon l’Insee, son taux était de 17,8 % au quatrième trimestre 2022 contre 15,8 % au deuxième trimestre de la même année. Pourtant, selon les professionnels du secteur, les futurs acquéreurs ne doivent pas trop attendre. En effet, en raison de la pénurie de construction, il y a fort à parier que les prix du neuf ne vont pas reculer. En ce qui concerne l’emprunt, la révision mensuelle du taux d’usure (le taux maximum légal au-delà duquel les banques ne peuvent pas prêter) depuis février 2023 a permis de fluidifier l’accès au crédit. Reste que dans un marché qui se complexifie, il est fortement recommandé de faire appel à un professionnel du courtage immobilier.