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Le diagnostic énergétique fait bouger le secteur avec l’augmentation de la mise en vente des passoires thermiques, des négociations plus importantes ou encore une décote de prix du marché. Retour sur l’impact qu’entraîne l’application des mesures liées à la loi Climat et au DPE.
Hausse des mises en ventes de logements énergivores
Avec l’application des règles du diagnostic de performances énergétiques (DPE) et de la récente loi Climat et Résilience, le marché immobilier bouge. Depuis le début de 2023 et l’interdiction de mise en location des passoires thermiques, les professionnels observent une augmentation de leurs mises en vente.
Selon une étude du portail immobilier SeLoger, les passoires thermiques représentent près de 19,2 % du stock de biens en vente, soit presque le double en comparaison à 2020 (11,2 %). À Marseille où la tension du marché est forte, les passoires ne comptent que pour 4 % du stock des biens en vente, selon l’étude SeLoger. En revanche, du côté de Paris où la tendance du marché est baissière, le nombre de passoires en vente a été multiplié par quatre depuis juillet 2021. La part de passoires atteint même près du tiers des biens en vente (37 %) dans la capitale. Si ce chiffre résulte sans nul doute du choix des propriétaires de céder leur bien locatif énergivore, car ils ne peuvent plus le louer, ce n’est pas l’unique raison. En effet, les nouvelles contraintes liées au DPE ont également contribué à la hausse de la mise en vente de ces passoires. D’ailleurs, 1 propriétaire de résidence secondaire sur 2 indique un mauvais DPE parmi les motifs de mise en vente, selon un sondage OpinionWay réalisé auprès de 5 000 Français (contre 31 % des vendeurs de résidences principales). Les causes ? Elles sont multiples. On peut notamment citer la décote prévisible de ce type de biens et l’absence d’aide pour la rénovation de résidences secondaires.
Le DPE devient un critère de recherche
Face au renforcement du rôle du DPE, il n’est pas surprenant que celui-ci devienne un critère de recherche prisé des acheteurs. D’ailleurs, SeLoger vient de l’intégrer parmi ses critères de recherche en ligne, aux côtés du prix ou de la surface. Leboncoin l’avait également déjà mis en place. « La classe DPE est renseignée dans 83 % des annonces, un chiffre en constante augmentation », indique Caroline Evans de Gantès, directrice générale de SeLoger. Idem chez Leboncoin. Le directeur du marché immobilier du portail, Aurélien Flament, explique même que les renseignements liés à la classe énergétique continuent de progresser.
Prix en baisse, et hausse des marges de négociation
Le nouveau DPE commence également à avoir une influence sur les prix. Ainsi, 79 % des vendeurs de résidences principales et 57 % de ceux qui vendent un bien locatif se déclarent prêts à accorder des décotes en cas de mauvais DPE, toujours selon le sondage OpinionWay. De plus, 4 acquéreurs sur 10 considèrent que de mauvaises performances énergétiques peuvent constituer un levier de négociation. Et pour cause, les spécialistes estiment qu’une rénovation thermique s’élève à 1 000 €/m², soit environ 10 % du prix moyen d’un bien à Paris.
À noter que la décote aujourd’hui accordée pour une passoire est inférieure puisqu’elle est d’environ 3,9 %. Toutefois, les marges de négociation sont plus agressives sur ce type de bien et s’élèvent à -5,6 % en moyenne contre -3,7 % pour les autres catégories. Il y a donc fort à parier que les ajustements de prix vont se renforcer à l’avenir, si le coût des travaux de rénovation reste aussi élevé.