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Doit-on réellement parler de rééquilibrage territorial ? Si les prix de l’immobilier progressent dans les villes moyennes et les territoires ruraux depuis le déclenchement de la crise sanitaire, en raison d’une demande croissante de maisons, l’écart avec les grandes métropoles demeure important.
Un contexte favorable à la France périphérique
La Covid-19 a changé notre perception des choses. Et force est de constater que la crise sanitaire a redistribué les cartes. En matière de logement par exemple, la démocratisation du télétravail permet à la fois d’envisager un lieu de vie plus éloigné de son entreprise et renforce le besoin d’une pièce supplémentaire pour aménager un bureau. Et cela fait l’affaire des villes moyennes, davantage convoitées depuis le premier confinement. Les zones rurales aussi surfent sur ce phénomène, avec une donnée différente : elles sont recherchées dans une optique de résidence secondaire.
Les prix augmentent enfin dans les secteurs ruraux…
D’après les chiffres de la Fnaim, les prix dans les villes moyennes et les zones rurales affichent la plus belle progression sur un an. Les villes classées du 11e au 50e rang en termes de population ont ainsi vu leurs tarifs gagner 7,2%, tandis que les territoires ruraux ont retrouvé une courbe positive (+2,4%) depuis un an. Une forme de rattrapage pour la campagne après une décennie de recul. En effet, depuis 2010 les prix en zone rurale avaient chuté de -8,1%. Et si l’année écoulée a effectivement opéré un « rééquilibrage » avec des transactions en hausse dans ces territoires, il en faut plus pour rattraper les grandes villes : les métropoles classées de la 2e à la 10e place ont en effet vu leurs prix gagner encore 3,6% sur les douze derniers mois. Elles continuent de drainer davantage de ventes en fonction de leur population, alors qu’une transaction sur cinq seulement concerne les zones rurales bien qu’elles pèsent plus de 22% de la population.
… Mais pas autant que dans les métropoles
L’atout des territoires ruraux, c’est le « mur » auquel semblent devoir se heurter les grandes villes. Paris, et Bordeaux marquent le pas en termes de hausse des prix ces derniers mois après une décennie euphorique, d’autres font du surplace comme Toulouse ou Montpellier. La faute à des prix élevés qui repoussent les classes moyennes en périphérie. Les taux bas du crédit immobilier associés à la généralisation du télétravail et les prix abordables sont autant d’atouts pour les villes moyennes à moins d’une heure des grandes villes. Alors que Bordeaux approche les 5 000€/m² en moyenne, acheter un appartement ancien à Libourne est nettement moins coûteux : à peine 2 000€/m² d’après les données des Notaires de France ! Il est possible de doubler la surface à budget égal…